Réalisé par Eva-Gaétrie ALPHONSE – Psychosociologue et Intervenante Clinicienne
Bonjour à tous et bienvenue dans cette interview exclusive. Aujourd’hui, nous avons l’honneur d’accueillir Dylan Chellamootoo, taekwondoïste de haut niveau. Notamment reconnu pour ses prouesses sportives sur internet, nous allons le découvrir à travers son vécu, son parcours ainsi que son rapport au sport.
Si l’interview vous plaît, une petite surprise vous attends en fin d’article !
Le portrait de Dylan Chellamootoo
• Comment tu te présenterais auprès du public qui ne te connaît pas ?
Salut c’est Dylan, je suis d’origine indienne et mauricienne, j’ai 29 ans et je suis sportif de haut niveau. Et cela fait 15 ans que je parcoure le monde à la recherche de médailles !
• Où en es-tu dans ta vie en ce moment ?
Alors en septembre ça va être ma 15e année de sportif de haut niveau. Voilà, malheureusement, je n’ai pas eu ma sélection pour les jeux de paris, j’ai été dépassé par la concurrence et ça, c’est la loi du sport ! C’est très difficile, mais c’est le jeu, j’ai habitude.
Depuis 15 ans, j’ai eu pleins d’autres opportunités, j’ai obtenu pleins de médailles et aujourd’hui en septembre, je vais entamer ma 15e année pour aller chercher encore des médailles.
Je me sens encore bien physiquement, je me sens encore prêt pour m’entraîner tous les jours. Et en fait, c’est un choix de vie et pour moi, c’est une façon de vivre. Le haut niveau, c’est pour toujours !
Après, il ne me reste pas non plus de nombreuses années, peut-être 2/3 ans, mais voilà l’objectif c’est de ramener encore plus de médailles et aussi de développer ma chaîne Youtube « Dylan & Tim », en parallèle du haut niveau.
Sur la route d’une conquête sportive
• Comment t’es-tu destiné à ce métier ?
Alors comment je me suis destinée à ce métier ? C’est vrai que ça a commencé par un hasard parce qu’en fait le club était situé près de chez moi. Donc, je pouvais m’y rendre seul et au niveau organisation, c’était plus facile pour mes parents.
Puis comme dans beaucoup de familles indiennes et mauriciennes, le sport n’était pas vraiment une priorité quand j’étais plus jeune. Mais moi, j’avais besoin d’évacuer, de faire du sport, j’avais un frère handicapé à la maison et c’était pas facile de voir ça tous les jours et j’avais vraiment besoin de m’évader, de faire un sport pour pouvoir évacuer tout ce que je ressentais et c’est pour ça que je me suis inscrit au Taekwondo.
• Pourrais-tu nous décrire une journée-type dans la vie de Dylan, sportif de haut niveau ?
Ma journée-type, c’est la même journée depuis l’âge de 15 ans et voici comment elle est rythmée :
- 8h00 : Réveil pour aller au petit-déjeuner
- 9h30 : Étirements (car la souplesse c’est très important)
- 11h00 : Premier entraînement autour de la préparation physique
- 13h00 : Heure du déjeuner
- 14h00 : cours (lorsque j’avais des cours) et/ou kiné, récupération, massage
- 17h00 : Deuxième entraînement technico-technique autour du taekwondo (en général c’est toujours une situation de combat ou sparing)
- 19h00 : Séance de récupération : Balnéo, sauna, bain froidLe moment de la récupération tout comme le sommeil sont très important, car il est essentiel de bien récupérer parce que le lendemain, la journée recommence et le sommeil et la récupération, c’est très important.➢ 20h30 : Heure du dîner (petit moment chill, on reste un peu avec les coéquipiers, discussions)Et voilà, c’est le soir, la journée est terminée et après le lendemain, c’est reparti pour la même journée !Le sport, plus qu’une discipline, un mode de vie
• Qu’est-ce que représente pour toi le sport que tu pratiques ?
Pour moi, le sport, ici le taekwondo, c’est vraiment une façon de vivre, on va dire une philosophie de vie. C’est quelque chose que j’ai découvert, car comme je l’ai dit, il n’y a personne qui m’a inculqué ça quand j’étais plus jeune, donc j’ai eu la chance de trouver de bons éducateurs.
Je trouve que le sport, c’est important pour pouvoir avancer tous les jours. Ҫa m’a vraiment permis de me développer, de prendre confiance en moi.
Donc, c’est vrai qu’aujourd’hui, le sport, le taekwondo est une façon de vivre. Quand je dis façon de vivre, c’est que je suis obligée de m’entraîner tous les jours, de parler de taekwondo, c’est vraiment une passion !
• Comment tu le définirais pour ceux qui ne le connaissent pas ?
Le taekwondo est un art martial coréen avec beaucoup de valeurs, sur le respect de soi, le respect des autres et ça reste aussi un sport de combat avec beaucoup de coups de pied, c’est très aérien, c’est très spectaculaire. Il y a beaucoup de stratégies aussi pour gagner face à son adversaire.
Voilà, je trouve que c’est un sport complet , car il rallie plusieurs compétences physiques comme la vitesse, la force, l’endurance, et c’est ce que j’aime car parce que ça me permet de développer beaucoup de qualités physiques.
Et enfin, c’est un sport de combat, moi j’aime bien le contact ! J’aime bien un peu tout ce qui est bagarre et tout et je trouve que dans le taekwondo on est plus protégé du danger en termes de grosses blessures par rapport au MMA et à d’autres sports de combat.
Le taekwondo entre méconnaissance et connaissance ?
• Est-ce que tu te fais reconnaître dans la rue ? Comment vis-tu le fait d’être connu ?
Alors on le sait, comme dans beaucoup de sports olympiques, le taekwondo, ce n’est pas un sport où on va être reconnu dans la rue, en général, voilà c’est pas un sport médiatisé. Tous les taekwondoïstes, tout ce qu’on fait aujourd’hui, tout ce que l’on réussi, c’est vraiment pour soi- même, c’est vraiment une réussite personnelle. Et en vrai, j’aime bien dire cette phrase « En vrai quand on est fier de soi, on a tout », le plus important est d’être fier de soi-même.
C’est vrai que je ne me fais pas reconnaître dans la rue , mais à Cergy ça m’arrive de temps en temps parce que c’est beaucoup plus simple. En fait, à Cergy, je fais beaucoup d’interventions, le taekwondo, c’est un gros club, il y a beaucoup de licencés et par exemple, j’ai une affiche au centre commercial. Donc, oui, il y a certaines choses qui permettent de me faire reconnaître dans ma ville.
Je pense qu’il y a beaucoup de jeunes qui aimeraient être aussi à ma place ou qui aimerait faire la même chose plus tard, moi aussi avant eux, j’avais des images, des modèles, on va dire sur qui je pouvais me référer et parmi eux, il y a Ludovic Vo, mon entraîneur plus jeune et qui était un ancien champion.
Pour finir, moi, j’aime bien essayer de donner un bon message positif, voilà le sport, le haut niveau, c’est une belle aventure et moi, j’ai la chance de pouvoir en vivre aujourd’hui, donc je le fais à fond et je profite de chaque moment pour pouvoir profiter, m’entraîner et passer des moments incroyables !
Et enfin si j’avais un petit message à faire passer à la communauté desi c’est je pense que tout le monde peut devenir un champion, il faut juste s’entraîner, s’entraîner, travailler et voilà, je pense qu’il ne faut pas se fier aux messages qu’on reçoit quand on est plus jeune, voilà aujourd’hui, j’en suis la preuve. LETS GO BROTHERS !!!