L’ancien Premier ministre pakistanais est actuellement au centre d’une tempête judiciaire. Condamné à dix ans de prison pour la divulgation présumée de documents confidentiels. Cette sentence tombe à moins de dix jours des élections législatives, soulevant des interrogations sur la stratégie politique à l’œuvre.
Les chefs de grief
Pour rappel, Imran Khan a été Premier ministre de 2018 à 2022. Ce dernier avait été chassé du pouvoir par une motion de censure votée contre lui après une affaire de cadeaux diplomatiques non déclarés et surtout, selon certains analystes, pour avoir perdu le soutien de l’armée. Il avait alors été interdit de candidature électorale pour une durée de cinq ans. Depuis, l’ancien joueur de cricket accuse ouvertement l’establishment militaire d’être à l’origine des poursuites judiciaires à son encontre. Il allègue au même titre une volonté de l’empêcher de retrouver la direction du pays.
En 2022, lors d’une manifestation, il avait exhibé un document crypté échangé entre l’ambassade du Pakistan aux États-Unis et le ministère des Affaires étrangères. Ce document prétendait démontrer l’existence d’un complot ourdi contre lui par les militaires et le gouvernement américain. Bien que les Etats-Unis et le Pakistan aient tous deux démenti ces accusations, ce document aurait dû rester confidentiel. L’ancien Premier ministre a donc été inculpé en vertu de la loi sur les secrets d’Etat.
Une condamnation inattendue jugée partielle et partiale
La condamnation de l’ex-Premier ministre, sur fond d’accusations de divulgation de documents confidentiels, a suscité un vif débat dans le pays. Malgré la sévérité de la peine, la majorité de la population affirme son innocence, soulignant un possible calcul politique visant à influencer les prochaines élections législatives. Cette affaire pourrait ainsi avoir un impact significatif sur sa participation au scrutin.
De son côté, Salman Safdar, avocat d’Imran Khan, qualifie la décision rendue aujourd’hui d’ «inconstitutionnelle et en contradiction avec le principe fondamental de la justice». Il affirme que l’équipe juridique de l’ancien chef d’État n’a pas été autorisée à le représenter tout au long du procès. Le parti d’Imran Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), dénonce un «simulacre de justice» et exprime son intention de porter l’affaire en appel.
À moins de dix jours des élections, qui se tiendront le 8 février prochain, l’ombre de cette condamnation plane sur le paysage politique pakistanais. Les allégations de divulgation de documents classifiés et la sévérité de la peine font écho à une dimension stratégique qui pourrait remodeler le paysage politique à l’approche du scrutin. Les prochains jours détermineront si cette affaire influencera significativement le destin politique de l’ancien Premier ministre.