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Ce film bollywood aurait dû avoir une suite !

Il y a quatre ans sortait un film vraiment très original. Et je me demande encore aujourd’hui pourquoi il n’a toujours pas eu de suite. Laissez-moi vous parler de Bhavesh Joshi Super Hero. Réalisé par Vikramaditya Motwane (à qui l’on doit également le très survolté AKvsAK), ce film est sorti en salles en 2018 avec au casting Harshvardhan Kapoor, Ashish Verma et Priyanshu Painyuli ainsi qu’à l’écriture Anurag Kashyap et Abhay Koranne.

L’histoire d’un “SUPER HERO”

Bhavesh Joshi Super Hero (BJSH) nous raconte les prémisses d’un superhéros indien. Ce dernier se bat contre la corruption et les injustices qui gangrènent Bombay.

Les films de super-héros ne sont pas ce que j’apprécie le plus. Principalement parce que ce sont des films d’action et ce n’est pas un genre que j’affectionne. En fait, je n’en regarde presque jamais. Alors, je ne m’étais pas lancée dans le visionnage de BJSH avec le plus grand enthousiasme. Cependant j’étais quand même curieuse de voir ce que cela pouvait donner après avoir adoré Mard Ko Dard Nahi Hota, un film du même type.

Et bien sachez que BJSH est un SUPER film ! Et j’ai été très déçue de savoir qu’il n’y aurait aucune suite. Alors voici quelques points qui font de ce long-métrage un très bon début dans l’univers des super-héros indiens. C’est pourquoi il mérite absolument une suite.

1. Un film de super-héro réaliste et aux personnages attachants

Dans ce film, nous retrouvons donc Siku, Bhavesh et Rajaat, de jeunes habitants de la ville de Bombay. Ces personnages, plutôt ordinaires, se trouvent dans une période de la vie charnière que l’on connaît tous. Cette période entre 18 et 30 ans, pendant laquelle on ne sait pas vraiment quoi faire de sa vie. On se remet constamment en question et on s’interroge sur ses choix de vie.

Faut-il prendre du bon temps et s’amuser ou commencer à préparer son avenir par les études et le travail ?

C’est dans ce contexte que nos trois comparses créent donc “Insaaf”. Un groupe de justiciers de quartier pour être utile à leur communauté et faire régner la justice (à leur manière) dans leur ville. Alors qu’au départ “Insaaf” était plus un amusement pour eux, au fur et à mesure du film, les personnages commencent à s’impliquer réellement dans cette cause et voient l’impact de leurs actions.

Et là, pas de super pouvoirs, de voyages intergalactiques ou de super méchants anéantissant le monde à coup de claquement de doigts. BJSH montre que les meilleurs super pouvoirs que l’on puisse avoir sont la détermination et la volonté de faire le bien. Un peu cliché mais toujours aussi pertinent.

Et également que les super méchants sont souvent ceux que l’on côtoie tous les jours et qui se disent nos dirigeants bienveillants tout en voulant nous escroquer. Le film présente ainsi des personnages et des enjeux concrets auxquels on peut tous s’identifier. Car oui, pas besoin d’être en Inde pour savoir que l’eau est une ressource qui se fait rare et qu’elle peut servir de monnaie de chantage à n’importe quel lascar.

Harshvardhan Kapoor jouant Siku dans Bhavesh Joshi Super Hero

2. Une photographie efficace et très soignée

Pas seulement fort d’une histoire intéressante et de personnages solides, il faut également dire que le film BJSH se doit de recevoir tous les éloges d’un point de vue visuel !

Tout d’abord, le film possède de magnifiques affiches. Les équipes marketings ont eu l’intelligence de miser sur le design du costume du super héros pour créer des posters colorés et très élaborés.

Ensuite, le réalisateur Motwayne a mis en place de très belles idées de mise en scène. Et surtout celles liées aux scènes de combat. Celles-ci ont été chorégraphiées par Vikram Dahiya à l’aide d’un directeur des scènes d’action français très expérimenté nommé Cyril Raffaelli. Elles sont toutes très immersives et jouissives. Tout comme les autres scènes de course poursuite ou de sauts de balcons.

Enfin, la photographie de Siddharth Diwan est juste superbe avec d’incroyables plans de nuits. Bavesh Joshi est un véritable régal visuel !

3. Une vision différente de la ville de Bombay

En effet, ces visuels travaillés servent à présenter autrement la ville de Bombay. On voit souvent une représentation extravagante de cette mégalopole, avec tous ses plus beaux monuments ou ses plus beaux quartiers. Ici, le film propose une ville plus intimiste, plus réaliste et qui semble beaucoup plus petite.

Mais grâce à la réalisation, on garde toujours cette essence si propre à Bombay. C’est-à-dire sa très grande population avec des plans dans les marchés et dans les métros. Ainsi que sa vaste superficie avec des plans de la ville que l’on voit plusieurs fois dans le film. Enfin, son énergie et surtout ses magnifiques couchés de soleil.

4. Un potentiel incroyable pour créer une véritable cinematic universe

Finalement, quand je vois des films comme Bavesh Joshi Super Hero ou même Mard Ko Dard Nahi Hota, je me dis qu’il est tout à fait possible de créer des “cinematics universes” très intéressantes.

Ayant déjà eu un avant goût avec Brahmastra, il serait tout à fait possible de créer des personnages (avec ou sans super pouvoir) originaires des quatre coins de l’Inde. Cela aurait pour but d’accentuer la multiculturalité indienne. Et également, de créer des personnages aux “origins stories” tirées du folklore et des histoires urbaines indiennes. De plus, de nombreux sujets sociétaux extrêmement importants pourraient être abordés comme le fait justement BJSH.

Quand je vois ce type de film, je me dis qu’il est temps que Bollywood ARRÊTE les remakes et mette en avant des projets un peu plus originaux.

Bref, je me dis que le genre sci-fi est un genre d’avenir pour le cinéma hindi !

Mais alors, pourquoi BJSH n’a toujours pas eu de suite sur grand écran ? (C’est quand même la question initiale de cet article ˆˆ)

Après vous avoir énuméré toutes les qualités de ce long-métrage, nous nous posons logiquement cette question là. Et la réponse est toute aussi évidente. En effet, lors de la sortie de ce film, et malgré toutes les bonnes volontés de l’équipe du film, le public indien a plutôt “boudé” BJSH. Il n’a fait que 4,35 crores au box office. Et il a très vite été oublié au profit d’autres films au casting plus connus comme Veere Di Wedding et Race 3.

Mais depuis le covid, suivi de la fermeture des salles de cinéma, il y a eu d’innombrables sorties de film sur les plateformes de streaming. Les producteurs ont commencé à faire de plus en plus confiance à ces dernières. Ils n’hésitent plus à vendre leurs projets à Netflix et compagnie et ce pour deux raisons principales :

– Ils peuvent en tirer un petit bénéfice pour les métrages qui n’auraient pas marcher en sortant directement au cinéma ou

– Ils peuvent également éviter la censure par le “Censure Board” indien lorsque le sujet du film est un peu plus sensible. Comme on l’a très bien vu avec le drame sur l’adultère Gehraiyaan de Shakun Batra, diffusé sur Amazon Prime.

En plus de cela, les films de super héros ou plus généralement les films présentant des personnages principaux aux capacités physiques et intellectuelles presque divines ont plus que jamais la côte dans le cinéma indien. On le voit avec le succès absolument retentissant de films comme RRR, KGF chapter 2 ou même le petit Minnal Murali. Alors pour moi il serait grand temps de ressortir BJSH du placard ! Cela permettrait de nous offrir encore une fois un véritable film sur la lutte des classes sans être moralisateur et apitoyant.

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