Il y a quelques jours maintenant le mois du jeûne de Ramadan sonnait sa fin. Et l’équipe IAMDESI a voulu revenir sur ce mois si particulier pour tant de musulmans à travers le monde.
En effet, tout en étant synonyme de foi, de partage et de bienfaisance, le mois de Ramadan est un mois rempli de tradition aussi bien culturelles que culinaires.
Dans ce premier article nous reviendront sur quelques traditions (deux traditions et un plat) à travers le monde durant le mois béni de Ramadan.
Le Garangao : fêtes, sucreries et récompenses pour les enfants
Le Garangao est l’une des nuits les plus festives du Qatar durant ce mois de jeûne. Lors de la 14e ou 15e nuit du mois de Ramadan, les enfants qataris dévalent les rues de leurs villes et villages pour participer au Garangao.
Tenues et festivités
Les enfants sont habillés de vêtements traditionnels colorés et brodés de motifs dorés. Les jeunes filles portent des abayas roses, rouges, bordeaux ou vertes. Et les bijoux de têtes en or ainsi que les perles sont aussi de sortis. Les garçons, eux sont vêtus de la robe traditionnelle blanche que l’on retrouve partout dans les pays du Golfe : la thobe (aussi appelé dishdash).
Les enfants font donc le tour des maisons en chantant des chants populaires et partent à la récolte des sucreries. Ils portent autour de leur cou un sac en coton spécialement confectionné pour l’occasion. Les adultes distribuent bonbons, chocolats, noix et préparent aussi du Harees. (Dans le passé, des dattes, du riz et du blé étaient distribués)
C’est une manière de récompenser les enfants pour leur effort produit jusqu’à maintenant pendant ce mois de jeûne.
C’est donc une nuit très festive pendant laquelle on peut aussi retrouver des assises religieuses ou encore des animations nocturnes dans les rues.
Les origines de la fête
Les origines de cette fête sont assez floues. Même si c’est une fête très ancienne, si l’on pose un regard plus religieux surcelle-ci, il semble que le Garangao n’ait pas de racines dans l’islam. C’est donc surtout une tradition culturelle.
Le mot Garangao possède lui aussi des origines incertaines. Il semblerait que ce mot Garangao (qui peut s’écrire en arabe : قرقيعان ou bien قرقاعون) soit une onomatopée qui désigne le bruit de pierres qui claquent, ou encore le bruit des noix et des bonbons qui s’entrechoquent dans les paniers que portent les enfants.
Le Garangao est une tradition profondément ancrée dans les mœurs qataries et plus généralement dans tous les pays du Golfe. En effet, il est célébré dans plusieurs pays tout en portant différents noms : Karkee’aan ou Qariqaan en Arabie Saoudite, Al-Majeena Karkiaan en Irak, At-Tablah ou Qarnakosh à Oman ou encore Haq Al-Leilah aux Emirats Arabes Unis.
De plus les magasins aussi en profit organiser des promotions spéciales sur leurs produits ainsi que des animations dans leurs rayons pour attirer le plus de familles (et surtout d’enfants) en magasin.
Le Padusan : lavage rituel en Indonésie
Signifiant « se baigner » en javanais (l’une des langues les plus parlé en Indonésie), le Padusan est une tradition où les musulmans indonésiens se lavent et plongent leur corps entier dans des sources d’eau tel que des lacs, des rivières ou des piscines dans le but de se purifier.
Les origines
L’idée derrière ce bain est de se purifier le corps et l’esprit avant d’entrer dans le mois sacré de Ramadan. Le Padusan est une coutume très ancienne qui reflète religion et culture en Indonésie. En effet, elle a été initiée à l’époque des missionnaires (groupe qui se nommait Wali Sanga–Les Neuf Saints) qui parcouraient le pays pour prêcher la bonne parole de l’Islam à travers le pays. Ainsi, ils invitaient les habitants à se convertir à l’Islam et à se purifier dans des sources d’eau qu’ils choisissaient et qualifiaient de sacrées.
Les Wali Sanga étant surtout actif dans la région de Java, où les sources d’eau ont une signification spirituelle assez spéciale dans la culture javanaise, on retrouve donc le rituel du Padusan principalement dans les villes de Java, Boyolali, Salatiga ou encore Yogyakarta.
Comment se déroule le padusan ?
Les habitants marchent en procession vers les rivières, les sources naturelles ou la mer. Ils sont souvent habillés d’un sarong (pièce de tissu rectangulaire en coton ou en soie qui porte le plus souvent un motif de damier) et portent des paniers de nourriture sur leur tête. Lorsque le rituel est terminé, tout le monde se réunit pour déguster un repas convivial.
Retour dans notre partie du monde préférée pour vous parler d’un plat plus que succulent.
Chaat: salé ou sucré à s’en lécher les doigts
Origine du mot
Ne vous inquiétez pas on ne va pas parler de discussions mais bien de nourriture même si le mot vous fait penser à son homophone utilisé par les anglais et dans le monde entier, on ne va pas en faire tout un plat.
Sachez que ce mot éveille des explosions de saveurs alléchantes chez les sud-asiatiques. En effet, c’est l’en-cas traditionnel et typique des Desis.
Le chaat (en hindi et népalais : चाट ; en ourdou et pendjabi : چاٹ) se prononçant comme à l’anglaise “Tchaat” viens du verbe “chaatna” qui veut dire “lécher”. Le mot “chaat” à la voix impérative signifie “lèche”.
Ici, sans arrière-pensée évidemment on le traduit comme une dégustation, une gourmandise à s’en lécher les doigts et à dévorer avec délectation et bruyamment. Il est utilisé sans tabou quotidiennement. On le retrouve à chaque coin de rue sur les chariots ambulant jusqu’au menu des grands restaurants gastronomiques.
Si le mot vous semble aussi complexe c’est que sa composition est d’autant plus surprenante.
composition
Le chaat peut se composer de milles façon. Il est à l’origine salé.
Il se compose :
- d’un féculent tel que la pomme de terre (“Aloo“), on dira alors “Aloo chaat”;
- de légumineuses comme le pois chiche “Chana chaat” et/ou le maïs etc…
- de piments, de condiments comme des oignons émincés, des morceaux de tomates, quelques feuilles de coriandre;
- d’une composante craquante comme les fritures à pates durs telles que les chips indiennes appelées “papri“,”puri” ou “sev” (nouille sèche fine petite et craquante) ou de la pâte molle comme les bhaley/bare (boules de farine de pois chiche frits) ou de la pâte frite comme les samoussa et/ ou des pakoras (beignets frits);
- nature ou nageant dans une sauce à base de yaourt,
- agrémenté de plusieurs sauces : sucrée-acide au Tamarin, citronnée, ou au gingembre ou piquante (sauce à la menthe, piments et coriandre)
- le tout saupoudré d’épices appelé “chaat masala” (composé de la poudre d’amchoor (poudre de mangue séchée), du cumin, du sel noir, de la coriandre, du gingembre séché, du sel, du poivre noir et de piment) et parfois de graines de grenade.
L’objectif est de réveiller tous les sens gustatives par le salé, le sucré, l’acidité, le craquant, le moelleux, l’humectant, le piquant, la chaleur et la fraîcheur.
Il existe également la variante sucrée le “Fruit Chaat“, qui est une salade de fruits. Les fruits de saisons sont privilégiés et les compositions varient selon les régions et les villes. Notamment comme la pomme, la banane, la poire, l’orange, les raisins, la mangue, les graines de grenade, la papaye, la goyave, etc.…Certains rajoutent des fruits secs aussi. Comme le chaat salé on peut l’agrémenter ou non au goût de chacun de yaourt, de sauces et d’épices.
histoire
L’ancêtre du chaat serait le “Dahi Vade/Bhare”, un plat constitué de boules de farine de pois chiches frits puis passé à l’eau (pour gonfler) baignant dans une sauce crémeuse au yaourt et épicées.
Le chaat apparaît au XVIIème siècle dans la région d’Uttar Pradesh située au Nord de l’Inde pendant le règne de l’empereur musulman Shah Jahan. A cette époque, les médecins de la royauté ont conseillé le peuple des Mughals de consommer des snacks épicés et frits autant que le yaourt pour contrebalancer la teneur en alcaline de l’eau de la rivière Yamuna de la ville. C’est ainsi que le chaat est devenu le Roi de la street food indienne.
On le retrouve sur les tables des familles desi et surtout pendant le mois du ramadan lors de la rupture du jeûne.
C’est la fin de cette article mais RDV dans la deuxième partie pour découvrir d’autre traditions!
Article par Ounsa et Farida
Rédactrice cinéma, culture et mode.