Les sud-asiatiques sont au sommet du Royaume-Uni. La communauté sud-asiatique est en train d’occuper de plus en plus de place dans les sphères économique et politique. L’exemple de Rishi Sunak et Humza Yousaf, deux personnalités politiques d’origine sud-asiatique, en est une illustration claire. Que ce soit une ascension purement méritée ou bien une tolérance britannique, les faits sont ainsi malgré la divergence des explications.
Une immigration politisée
Depuis plusieurs décennies, les communautés sud-asiatiques ont fait leur chemin dans la politique britannique, occupant des postes de plus en plus importants au fil du temps. Ces dernières années, la présence de Sud-Asiatiques dans les hautes sphères politiques britanniques est devenue de plus en plus visible, défiant les stéréotypes et les clichés qui leur étaient autrefois associés.
Le parcours de Priti Patel, une femme d’origine indienne qui a été nommée Secrétaire d’État à l’Intérieur en 2019, est également un exemple frappant de cette tendance. Patel, qui est née et a grandi dans une famille d’immigrants indiens au Royaume-Uni, est devenue la première femme d’origine asiatique à occuper ce poste important dans le gouvernement britannique.
Mais Patel n’est pas la seule Sud-Asiatique à occuper des postes importants au Royaume-Uni. Sajid Javid, dont les parents ont émigré du Pakistan dans les années 1960, est devenu le premier ministre de l’Intérieur britannique d’origine asiatique en 2018. Dans cette même lignée, Sadiq Khan est l’actuel maire de Londres et le premier musulman à occuper ce poste. Il est issu d’une famille pakistanaise.
L’Inde et le Pakistan au sommet
Récemment, les Sud-Asiatiques ne sont pas contenter simplement de rejoindre la politique britannique, mais ils ont atteint le plus haut sommet de cette dernière, ils sont “Prime and first ministers”.
Rishi Sunak et Humza Yousaf, vous en avez surement entendu parlé récemment. Les deux ont plusieurs points en commun, les plus notables étant leur origine sud asiatique et les postes occupés par ces derniers.
Rishi Sunak est un homme politique britannique d’origine indienne. Né en 1980, il a été élu député en 2015 et est devenu chancelier de l’Échiquier en 2020, ce qui fait de lui le premier Sud-Asiatique à occuper ce poste au Royaume-Uni. Avant cela, il avait occupé plusieurs postes importants au sein du gouvernement britannique, notamment en tant que secrétaire en chef du Trésor. Aujourd’hui, il est Premier ministre du pays qui a anciennement colonisé ses ancêtres.
Petit-fils d’immigrés indiens, il est le premier non-blanc et non-chrétien à accéder à cette fonction. Sa victoire, le 24 octobre 2022, est tombée au début de la fête hindoue de Diwali, le festival des lumières. Une victoire qui a été célébré par les indiens qui estiment que celle-ci représente une révolution douce au Royaume-Uni.
De l’autre côté, nous avons Humza Yousaf, le nouveau Premier ministre écossais. Élu le 27 mars dernier par le parti indépendantiste (SNP), seulement à l’âge de 37 ans, musulman, d’origine pakistanaise et n’hésite pas à le montrer. En effet, pour prêter allégeance au roi Charles III, il était vêtu d’un sherwani, une tunique noire descendant jusqu’au genoux, représentant parfaitement le pays de ses origines.
“C’est un jour de fierté pour moi et ma famille, et j’espère que c’est aussi un jour de fierté pour l’Ecosse, car il en dit long sur nos valeurs, qui m’ont permis de devenir le premier musulman à diriger un gouvernement occidental.”
Né en 1985, il a été élu député en 2011 et a également occupé la fonction de ministre de la Justice et des Affaires intérieures du gouvernement écossais ainsi que la fonction de ministre de la Santé et des Affaires sociales.
Une domination sans précédent
Ces deux personnalités politiques sud-asiatiques illustrent la montée en puissance de la communauté dans les pays anglophones.
Pour autant, cette dite montée en puissance de la communauté ne s’est pas faite sans difficultés. Les personnes d’origine sud-asiatique sont encore confrontées à des discriminations et des préjugés, notamment dans les sphères économique et politique.
Les clichés sur les métiers occupés par les sud-asiatiques sont à reconsidérer. Au Royaume-Uni, ils s’imposent non pas en tant que communauté d’immigrés se battant pour trouver leur place, mais en tant que Premier ministre, occupant ainsi l’échelon le plus haut et le titre le plus prestigieux de ce domaine parvenant de toute sorte à dépasser les stéréotypes ou clichés qui leur étaient associés auparavant.
La méritocratie règne au Royaume-Uni : à quand le tours de la France ?
Dans le paysage politique britannique, la diversité est devenue une réalité bien établie. Alors que la France continue de lutter pour intégrer pleinement les immigrés dans sa société, le Royaume-Uni a progressivement évolué vers une culture de tolérance et d’inclusion.
Cela se reflète dans la composition de la classe politique, comme susmentionné. Les personnes issues de l’immigration occupent des postes de très haut niveau. La plupart des partis politiques ont des représentants issus de diverses communautés ethniques, culturelles et religieuses.
Cette réalité contraste fortement avec celle de la France, où l’ascension politique des immigrés est encore largement limitée. Les personnes issues de l’immigration en France ont souvent du mal à accéder à des postes de pouvoir et d’influence, même si elles ont des qualifications et des compétences équivalentes. Une méritocratie à remettre en cause. Cette différence peut être attribuée à divers facteurs, notamment l’héritage colonial de la France, qui a laissé des séquelles persistantes en termes de discrimination et de racisme structurel dans la société française. En outre, les politiques d’assimilation forcée, qui ont longtemps été prônées en France, ont conduit à une certaine résistance envers les cultures et les traditions différentes de la culture française dominante.
Au Royaume-Uni, en revanche, les politiques d’intégration ont été axées sur l’inclusion et la diversité, ce qui a permis à une plus grande variété de personnes de s’engager dans la vie politique. Cette approche a également été renforcée par des lois telles que “l’Equality Act 2010“, qui a rendu illégale la discrimination fondée sur la race, la religion, le sexe, l’orientation sexuelle et l’âge.
En fin de compte, la tolérance et l’inclusion sont essentielles pour construire une société juste et équitable. Le Royaume-Uni a fait des progrès significatifs en ce sens, tandis que la France a encore du chemin à parcourir pour atteindre une véritable égalité de traitement pour tous ses citoyens.