IAMDESI

“ON VA CHEZ LE PAKPAK ?”

Après avoir lu cette phrase, certains d’entre vous auront tendance à crier au scandale, tandis que d’autres ne lui prêteront guère attention, la considérant comme une simple phrase parmi tant d’autres. Cette dernière peut tout autant choquer comme passer totalement inaperçue. Mais pourquoi donc une telle divergence ? Sommes-nous si différents pour ne pas percevoir sa gravité ? Ou sommes-nous si ignorants pour la banaliser ? Quelles explications peut-on signifier à une telle disparité idéologique ? 

Vous l’aurez donc compris, cet article traitera du racisme dit « ordinaire » ou « banalisé » envers la communauté sud-asiatique. Loin de moi l’idée de vous faire un exposé redondant à ce sujet, je vais simplement et directement vous exposer les raisons de ce racisme. Pour ce faire, je m’appuierai sur des éléments concrets démontrant la banalisation susmentionnée.

Un problème, des explications

Savez-vous faire la différence entre hindou, indien et hindi ? Connaissez-vous la signification des termes « pakpak », « poundé », « paki » ? Savez-vous que ces termes sont racistes ? Savez-vous que les Indiens ne sont pas Pakistanais ou inversement, qu’ils ne sont pas tous pareils et qu’il existe d’autres pays sud-asiatiques ? Le Sri-Lanka, le Bangladesh ça vous parle ? Ce sont tous les mêmes pour vous n’est ce pas ? et si je vous disais que les Algériens, Tunisiens et Marocains “c’est pareil” ? et que les Français, Allemands et Belges “c’est la même” ou encore les Sénégalais, Camerounais et Maliens ? Vous serez sans aucun doute les premiers à sautiller furieusement si on vous attribuait une origine autre que la vôtre ! et pourtant vous êtes paradoxalement les premiers à minimiser l’ampleur de ces actes.

Trop de questions. Des questions auxquelles vous n’avez peut être ou sûrement pas de réponses. Des questions à la hauteur des confusions qui règnent à l’égard de cette communauté. Des questions auxquelles je vais tenter d’apporter des réponses.

Mais avant d’y répondre, permettez moi de me poser une question qui me torture l’esprit. Pourquoi autant de confusions lorsqu’il s’agit de cette communauté, quand au même temps et pour les mêmes causes tout semble clair pour les autres communautés ? Pour les arabes et les noirs par exemple, les termes à ne pas utiliser sont connus et l’on sait reconnaître leur caractère raciste et condamnable.

A cette question et à titre de réponse, je me donne deux choix, ni plus ni moins : vous qui êtes les auteurs de ces confusions, vous qui êtes les utilisateurs de ces termes, vous qui réduisez tous les sud-asiatiques au cheese naan ou aux films Bollywood, vous qui chantez “Bole chudiyan” à tout va lorsqu’il y a un lien avec cette communauté. Vous qui faites tous ces innombrables amalgames et raccourcis, vous êtes soit absolument pas renseigné à ce sujet, et l’erreur n’est pas vôtre. Je dirais à ce moment là que votre responsabilité se trouve engagée de manière moindre, soit vous êtes sur l’autre bout du quais. Dans ce dernier cas, vous savez que ces termes et clichés sont à bannir mais vous les utilisez tout de même, c’est ce que l’on appelle être un raciste. Bravo ! 

Pour les moins renseignés d’entre vous, je vous laisse lire la suite, car selon notre cher Aristote, « La connaissance est le début de la sagesse ». Les autres, j’aurais plutôt tendance à vous signifier un commandement de quitter les lieux, n’ayant aucunement pour objectif de m’adresser à vous, mais ma sagesse m’incite à m’appuyer sur les propos d’Arthur Schopenhauer qui nous a très sagement dit, un jour, que le racisme était la stupidité en action. Je vais donc sagement contribuer à amoindrir votre stupidité et à cet égard, je vous invite très gentiment à rester et, lire. 

Un point vocabulaire pour commencer

« Pakpak », « Poundé », « Apu », : quel est le problème me diriez-vous ? Vous vous êtes déjà posé la question de savoir quelle est la signification de ces mots ou d’où proviennent-ils ? Si non, laissez moi vous dire.

Le fameux « pakpak » ou bien “paki”, un terme ayant tellement été banalisé que personne n’y voit l’inconvénient dans son utilisation. Et pourtant, figurez vous qu’en réalité, son lourd bagage historique fait de cette appellation une insulte purement raciste

Il est apparu au Royaume-Uni en 1964. A cette époque, le pays faisait face à une vague d’immigration de personnes sud-asiatiques (je vous laisse deviner les causes de celle-ci). Ainsi, la population locale utilisait le terme « pakpak » ou « paki » pour désigner non seulement les Pakistanais, mais aussi les Indiens, Bangladais, enfin toute personne ayant l’air d’avoir des origines sud-asiatiques, comme nous l’indique Souria Cheurfi dans son article sur Vice. Elle nous explique également qu’au cours des années 1970 et 1980, toujours au Royaume Uni, est apparu le « Paki-bashing », des ratonnades, qui ont été commises par des racistes d’extrême droite, durant lesquels ils tabassaient les personnes sud-asiatiques en toute impunité. 

Sans surprise, ce terme est le plus souvent utilisé de manière péjorative. Alors laissez moi vous dire, tout en pesant mes mots, en toute légitimité et en toute conscience, que celui-ci est au même stade que le « N. Word » ou le terme « bougnoule ». Ces derniers renvoient au racisme, à l’esclavagisme, à la discrimination, au mépris du colonisateur, tout comme le terme « pakpak » ou « paki ». Pourquoi devrions-nous donc demeurer silencieux face à la banalisation de son utilisation ? Pourquoi les campagnes dénonciatrices ne s’expriment-elles pas à cet égard ?

C’est très simple, contrairement aux minorités noires ou maghrébines, qui se battent pour leurs droits et dénoncent les injustices laissées par le passé colonial et raciste de l’Europe,  les minorités sud-asiatiques sont beaucoup plus silencieuses.

Par ailleurs, il me paraît nullement inutile de préciser que, Non, tous les sud-asiatiques ne sont pas « hindou », non ils ne parlent pas tous « indien ». Une grande confusion sémantique règne, dans l’usage courant, entre les termes hindou et indien. L’hindouisme est une religion, donc lorsqu’on dit “hindou” on parle des pratiquants de la religion hindouiste. Un indien est une personne issue d’Inde donc on ne parle pas indien, on est indien et on peut parler Hindi, qui est l’une des 22 langues officielles en Inde. Rappelons également que tous les Indiens ne professent pas l’hindouisme (beaucoup sont musulmans, chrétiens ou sikhs), et tous les hindous ne sont pas de nationalité indienne (en France, une majorité d’entre eux vient de Sri Lanka).

En outre, ces deux termes sont souvent utilisés de manière interchangeable pour désigner, à tort, l’ensemble des personnes originaires d’Asie du Sud et il faut BANNIR cette utilisation bornée et non réfléchie !

S’agissant du terme « poundé », c’est, pour ne pas changer, un terme raciste qui désigne les personnes indiennes et par extension extrêmement simpliste toutes les personnes sud-asiatiques. Ce terme argotique teinté de racisme désigne en langue tamoul la « vulve ». Évidemment, le mot « vagin » n’est en aucun cas une insulte. Mais remis dans le contexte, c’est un terme injurieux et raciste, comme nous l’explique Maaz, rédacteur chez Iamdesi et étudiant en sciences sociales à science po Paris, d’origine pakistanaise.

Passons au plan culturel : la communauté sud-asiatique a une culture très diversifiée. Et oui, navrée de vous apprendre que ça ne résume ni aux films Bollywood (cette dernière n’étant pas la seule industrie de film existante en Inde), ni à Bole Chudiyan ni au cheese naan.

La culture sud-asiatique est une riche mosaïque de traditions, de coutumes, de langues et de religions. Elle est influencée par les religions et les empires qui ont régné sur cette région au fil des siècles, notamment l’hindouisme, le bouddhisme, l’islam et le sikhisme, ainsi que par les invasions et les migrations qui ont eu lieu.

Pourquoi une telle banalisation face à une telle gravité ?

Tout d’abord, l’utilisation courante légitime l’emploi.

En effet, la banalisation des termes racistes ne date pas d’hier et ne concerne pas que la communauté sud-asiatique. Cette pratique d’héritage colonial et esclavagiste a conduit à une normalisation de la discrimination et surtout à une tolérance accrue envers les comportements et attitudes racistes. Lorsque les mots qui sont utilisés pour décrire les gens d’une certaine race, ethnie, sexe ou orientation sexuelle de manière courante et désinvolte, cela peut donner l’impression que ces mots sont acceptables ou inoffensifs.

À ce sujet, la banalisation de ce type de terme contribue avec la plus grande des certitudes à perpétuer les stéréotypes et les préjugés liés à une communauté donnée. Tel est le cas de la communauté sud-asiatique. 

Ensuite, une communauté peu présente et peu représentée.

Selon une étude réalisée par Christine Moliner, doctorante en anthropologie sociale au Centre d’Études de l’Inde et de l’Asie du Sud, EHESS, Paris, les populations immigrées originaires des pays d’Asie méridionale (Inde, Pakistan, Sri Lanka et Bangladesh) figurent parmi les composantes les plus méconnues de la mosaïque sociale française. 

Dans son étude, elle traite de cette dite invisibilité sociale dont souffre cette communauté depuis son arrivée en France.  L’immigration sud-asiatique en France échappe à la connaissance générale. La raison principale étant la polarisation traditionnelle de la recherche française sur les populations anciennement colonisées du Maghreb et d’Afrique subsaharienne, mais aussi à cause de son caractère récent et numériquement assez modeste. Selon les statistiques officielles françaises, il y avait environ 300 000 personnes d’origine sud-asiatique vivant en France en 2020, soit environ 0,5% de la population totale du pays. La plupart d’entre eux se sont installés en France après la Seconde Guerre mondiale, en tant qu’immigrants économiques ou pour poursuivre leurs études.

Estimation du poids démographique des communautés d’origine sud-asiatique proposée par les chercheurs.
Source : Christine Moliner, “Invisible et modèle ? Première approche de l’immigration sud-asiatique en France”, op. cit., p. 

Aussi, la fausse gentillesse dissimulée derrière ce racisme.

Ce racisme est toujours teinté comme étant un racisme « gentil ». Il y a cet imaginaire collectif de l’immigration réussie et agréable « ils ont des commerces », « ils sont travailleurs » et j’en passe. Cela n’est ni plus, ni moins que de l’essentialisation. L’essentialisme est l’acte de réduire un individu, une communauté à une seule de ses dimensions. Le fait d’être une communauté peu présente dans la représentation sociale rend également plus vulnérable et ne permet pas de se faire entendre. Cette question d’essentialisme a été relevée par Maaz, ses études étant axés sur les sciences sociales.

À cela s’ajoute l’hypocrisie des luttes antiracistes qui œuvrent à géométrie variable.

Le racisme anti sud-asiatique est souvent opéré par des personnes elles-mêmes racisées. Ces mêmes personnes qui prétendent être engagées dans des luttes contre le racisme trouvent visiblement très drôle d’être raciste envers d’autres communautés lorsque le racisme est plus insidieux. Souvent masqué derrière de l’humour et du second degré, le racisme anti sud-asiatique est perçu comme moins grave. Les clichés nauséabonds sont ainsi omniprésents.

Enfin, un souci d’une génération inculte, irresponsable et insouciante.

Nous vivons dans une époque où la signification des mots n’intéresse aucunement. Tout est véhiculée de manière aveuglément stupide. Très peu de personnes cherchent à comprendre l’origine ou l’histoire des mots que l’on emploie quotidiennement et pourtant tout le monde devrait. 

C’est selon moi, là où réside toute la problématique, le fond du sujet. Mon but étant de critiquer la conformité et l’absurdité dont nous sommes victimes aujourd’hui, j’aimerais me baser sur un classique français, d’Eugène Ionesco, dans rhinocéros, pour faire comprendre l’idée que je souhaiterais véhiculée. Les personnages de son ouvrage, sont présentés comme des individus sans personnalité propre, qui se fondent dans la masse et acceptent les comportements irrationnels de la société, et sans réfléchir au sens de leurs actes et leurs mots, ils suivent simplement la masse et se comportent comme tout le monde car comme je le précise plus en haut, c’est courant, tout le monde fait ça donc tels des rhinocéros, vous suivez tout le monde et vous faites de même sans vous posez la moindre question ! Le summum de la bêtise humain.

Alors laissez moi vous dire, sans vous faire attendre, que l’on soit des rhinocéros ou pas, les termes précités sont racistes, point. Il n’est ici question d’aucun débat, d’aucune hésitation ni le moindre doute, je vous l’affirme, confirme et tout ce qui se termine par « irme ». 

Maintenant, il m’est inenvisageable de vous laisser livrés à vous même sans les moindres explications, je vais vous clarifier point par point pourquoi ces termes sont racistes et discriminatoires et pourquoi faudrait-il les éradiquer complètement et rétroactivement de notre vocabulaire de manière immédiate, même si leur signification, expliquée précédemment, devrait être suffisante pour les éradiquer, mais on vous connaît !

Allons-y.

Un peu plus en haut, je vous parlais de disparités idéologiques. Ces dites disparités sont des différences de perspectives et de croyances qui peuvent se manifester entre des individus, des groupes sociaux, des organisations ou des nations.

Elles peuvent être le résultat de plusieurs facteurs, notamment les différences culturelles, les expériences de vie, les croyances religieuses et philosophiques, les intérêts économiques et politiques, les différences générationnelles et les influences des médias et de l’éducation. J’insiste  particulièrement sur ce dernier point, à savoir l’éducation.

Qu’est ce que le racisme banalisé ?

Le racisme banalisé fait référence à une forme de discrimination qui est souvent tolérée ou ignorée dans la vie quotidienne. Il s’agit d’une forme de racisme qui est considérée comme “normale” ou “acceptable” par certains groupes de personnes, souvent en raison de stéréotypes ou de préjugés qui sont profondément ancrés dans la culture.

Il peut prendre de nombreuses formes, comme les commentaires ou les blagues racistes, les remarques offensantes, les actes de discrimination subtils, ou encore les suppositions et les généralisations hâtives basées sur la race ou l’origine ethnique d’une personne.

Il peut être particulièrement difficile à identifier ou à corriger, car il est souvent perpétré sans intention malveillante ou hostile. Cependant, même s’il est souvent considéré comme moins grave que les formes plus explicites de racisme, il peut avoir des conséquences négatives importantes sur les personnes et les communautés qui en sont victimes ce qui le rend tout aussi grave que les autres formes de racisme. 

Pourquoi le racisme envers les personnes sud-asiatique ne suscite jamais l’indignation collective ?

Si le racisme anti sud-asiatique est aussi peu reconnu comme une forme de racisme, c’est parce qu’il véhicule aussi des préjugés qui se veulent inoffensifs : « “Bons” élèves, travailleurs et discrets », relève la Commission nationale consultative des droits de l’homme dans son dernier rapport sur la lutte contre le racisme. « Ces clichés a priori positifs peuvent engendrer des conséquences négatives importantes pour les personnes, qui éprouvent des difficultés à faire reconnaître qu’elles sont victimes de racisme », notent ses auteurs et autrices. 

La banalisation de ces termes et de ces clichés dans nos quartiers est également un motif et une cause de sa propagation. Ce sont des vendeurs de roses, de mais, de marrons chauds, de tour Eiffel et j’en passe. Ils ont cette réputation de travailleurs acharnés qui ne se plaignent pas, souvent pris comme des exemples car ils travaillent sans causer de problèmes. C’est ici que réside tout l’enjeu de cette banalisation. Cette bienveillance cachée et déguisée représente tout le problème de banalisation et de silence. Là est la cause de la  perpétuation de ces propos et préjugés, leur donnant même une connotation hypocritement positive. 

Cela étant dit je vous partage certaines illustrations et vous laisse, de façon pragmatique, comme à l’école, juger de l’existence, ou pas, de racisme, sous toutes formes confondues. 

– Réseaux sociaux :

– Textes de rap français : 

Nekfeu – saturne : “je prends ma liqueur chez le pakpak” 

Gambi – Popopop : ” j’dois passer chez l’pakat‘ Alors Apu, comment va l’ami ? Mets-moi un mélange, garde le reste, c’est l’ami”

Maître Gims – Chapo : “j’suis dans l’terrain fourré comme un PakPak.”

Gradur – Bibi : “Comme un hindou sans curry je suis dead sur le parquet.”

Récemment, une polémique a surgit quant à l’apparition des miss d’Isère en maillot de bain sur lequel l’on peut apercevoir le Dieu Ganesh. La question qui me vient à l’esprit, à titre personnel est la suivante : savaient-ils même que c’était un Dieu ? Si oui, pouvaient-il dans ce même état d’esprit faire défiler ces mêmes miss avec un maillot de bain ou l’on aperçoit Jésus par exemple ? Ou le blasphème dépendrait des religions ?. Cette polémique nous rappelle bien évidemment, celle créée à l’échelle internationale par la fameuse Rihanna posant seins nus pour une publicité de lingerie avec un pendentif de Ganesh. Ces événements sont-ils révélateurs de cette ignorance vis-à-vis de la communauté sud-asiatique et du mépris subi de la manière la plus silencieuse qu’il soit ?

Encore plus récent , un streamer connu fait usage d’un terme raciste et injurieux lors d’un live. Le fameux RebeuDeter est un influenceur, vidéaste, streamer suivi par près de deux millions de followers sur Instagram et sur Twitch. Lors d’un live le steamer a utilisé le terme « poundé » dans une partie de jeu RP.

Sur Twitter, la polémique naît rapidement. Toutefois, il est important d’analyser ce qui se passe dans ce live. Certaines personnes ont vu une offense envers une divinité hindoue Ganesh. Il s’avère que c’était le nom du personnage et donc du joueur. Le problème réside principalement dans l’usage par RebeuDeter du terme particulièrement injurieux qu’est « poundé ». C’est d’ailleurs assez étonnant au regard du fait que RebeuDeter jouait au pédagogue en 2020 sur Twitter pour nous expliquer le caractère offensant du terme « paki ».

Une autre polémique un peu plus ancienne mais beaucoup plus marquante, celle du troisième dans l’ordre de succession au trône britannique, le Prince Harry. En 2006, ce dernier était au coeur d’une polémique pour des propos présumés racistes, prononcés sur une vidéo où il qualifie un membre de son unité militaire de “Paki” et traite un autre « d’enturbanné ». En effet, s’adressant à un élève officier d’origine sud-asiatique, il dit: “Ah, notre petit ami Paki, Ahmed”.

La famille royale a publié des excuses, soulignant que le prince avait utilisé le terme “Paki” “sans arrière-pensée, en tant que surnom à propos d’un membre très apprécié de son unité” et assurant qu’en aucune façon il n’avait « voulu insulter son ami ». C’est ce que l’on appelle « ajouter l’insulte à l’injure » par excellence. Figurez-vous que même dans les excuses il y a une tentative de banalisation des propos de ce dernier. 

Bon rien d’étonnant venant d’une famille dont les ancêtres sont eux même les créateurs de ces termes mais il me semblait intéressant de citer cet exemple.

Si vous ne trouvez rien de choquant dans tout cela, bravo, vous rentrez dans l’une deux cases précitées. Alors, raciste, ignorant ou bien les deux ? 

Dans son article Souria nous cite un certain nombre de témoignage comme celui ci : 

« Je pense que je n’assume pas à 100 % le fait que j’ai envie de me battre contre ça. Du coup, je fais souvent des remarques sur un ton léger, parce que je sais que je ne serai de toute façon pas pris au sérieux. » « Les petits jeunes des quartiers aussi utilisent le mot “Paki” même s’ils sont issus des minorités. » 

« Moi je suis indien, mais pour les gens, un Pakistanais, un Indien ou un Bangladais, c’est la même chose. » « « Poundé » ! « Pak-Pak » ! Toute ma vie, j’ai entendu ces mots. Les personnes qui disent ça ne savent pas ce que ça veut dire. Elles ne savent pas que ce sont des gros mots. »

Nous explique Pierre, 13 ans, collégien.

« J’en ai marre qu’on me range dans la même case que les Indiens ou les Pakistanais alors que je suis sri-lankais. Ce sont trois communautés différentes. Avec des cultures différentes. Des langues différentes. Des religions différentes »

Ajouta t-il. 

Qu’on en finisse !

J’aimerais désespérément ne pas entendre quelqu’un dire « Oh ça va. On ne peut plus rien dire. » ou ce ne sont « que » des mots, mais cela demeurera malheureusement q’un simple souhait. Sachez que les mots que nous utilisons ont un impact important sur notre communication et la façon dont on nous perçoit et dont on perçoit notre interlocuteur. Ils ont le pouvoir de transmettre des émotions, des sentiments et des idées et donc vos idées et préjugés racistes également. Ainsi et en toute logique, les mots offensants ou discriminatoires peuvent blesser ou stigmatiser des groupes de personnes entiers.

En fin de compte, il est important de prendre conscience de l’impact de nos mots et de nos actions sur les autres, et de s’efforcer de créer un environnement où la discrimination n’est pas tolérée. Cela implique d’être attentif aux mots que nous utilisons et d’être prêt à remettre en question nos propres attitudes et comportements si nous sommes confrontés à des situations de discrimination ou d’injustice.

Il semble donc important de sensibiliser les gens au racisme banalisé et de les encourager à être conscients de leurs propres préjugés et à adopter des attitudes plus ouvertes et inclusives envers les personnes d’autres cultures et de différentes origines ethniques. Il est donc de notre devoir d’en parler.

Choisissez votre camp. 

Toutes les illustrations de cet article proviennent de : Hervé, @rv_vasswho sur Instagram.

Donnez une note à cet article :

Partagez l'article sur vos réseaux sociaux :