Du succès à la disparition : l’étrange destin d’un “vilain” de cinéma
Rajat Bedi, c’est ce visage que tout le monde reconnaît sans toujours se souvenir du nom.
Dans les années 2000, il incarnait l’antagoniste charismatique de Koi… Mil Gaya, face à Hrithik Roshan et Preity Zinta. Un rôle marquant, promis à ouvrir une grande carrière. Et pourtant, quelques mois plus tard, le silence. Plus de films, plus de promotion, plus de Rajat Bedi.
Vingt ans après, son nom refait surface, cette fois pour une toute autre raison : un retour salué par la critique et les fans, grâce à la série The Bads of Bollywood. Entre désillusion, dépression et renaissance, retour sur le parcours d’un acteur que l’industrie avait presque oublié.
Le rôle qui aurait pu tout changer
En 2003, Koi… Mil Gaya bouleverse le cinéma indien. Hrithik Roshan devient une icône, Preity Zinta brille, et le film marque une génération entière.

Rajat Bedi, lui, incarne Raj Saxena, le rival arrogant du héros, un rôle secondaire mais marquant, taillé pour lui offrir une vraie visibilité.
Mais dans les semaines suivant la sortie, l’acteur découvre avec stupeur que plusieurs de ses scènes ont été coupées au montage.
Dans une interview donnée à Bollywood Hungama, il confie :
“Je n’étais presque plus là. Ils ont gardé à peine deux ou trois séquences, et on m’a complètement retiré des affiches et de la promotion.”
Le film devient un triomphe, mais Rajat n’en récolte rien. Cette mise à l’écart brutale marque le début d’une longue descente personnelle.
Dépression, solitude et départ pour le Canada
Dans un autre entretien, il avoue avoir traversé une période sombre après Koi Mil Gaya. Les portes se ferment, les offres se raréfient, et la frustration grandit.
Ce n’est pas seulement la carrière qui vacille, mais la confiance en soi.
“J’étais déprimé. J’avais cru que ce film allait tout changer. Et puis, soudainement, plus rien. On m’avait effacé.”
Face à ce vide, Rajat prend une décision radicale : quitter l’Inde et repartir à zéro. Direction le Canada, loin des studios et des projecteurs.
Une vie nouvelle, mais un destin encore tourmenté
À Vancouver, il tente de se reconstruire. Il investit dans l’immobilier, développe plusieurs affaires et trouve enfin une certaine stabilité.
Mais la chance, encore une fois, ne lui sourit pas longtemps.
Dans une interview au Indian Express, il révèle avoir été trahi par un ami proche, parti avec toutes ses économies.
Son entreprise, évaluée à près de 200 millions de dollars canadiens, s’effondre. Les pertes sont énormes.
“C’était un cauchemar. J’ai tout perdu en quelques mois. J’ai connu la dépression, le stress, la peur de recommencer.”
À ce moment-là, il semble loin, très loin de Bollywood et de ses rêves d’acteur.
Le silence avant la lumière
Les années passent, sans rôle, sans caméra, sans retour possible.
Mais Rajat ne se résigne pas. Il reste en contact avec quelques réalisateurs, s’entretient physiquement et garde en lui ce feu qui ne s’éteint jamais complètement.
Il explique aujourd’hui que cette période de retrait l’a transformé :
“J’ai appris ce que c’est que de tomber. Et surtout, de se relever seul.”
Pendant ce temps, les réseaux sociaux redécouvrent ses anciens rôles, notamment dans Koi… Mil Gaya et International Khiladi. Les fans nostalgiques de l’époque 2000 partagent ses scènes, saluant son intensité et son charisme.
Le retour : “The Bads of Bollywood”
C’est finalement Aryan Khan, le fils de Shah Rukh Khan, qui relance sa carrière.
Dans la série The Bads of Bollywood, Rajat Bedi incarne un personnage sombre, complexe, inspiré de son propre parcours. La critique salue la performance, jugée authentique et poignante.
Les internautes aussi se mobilisent :
“Aryan Khan a rendu justice à un vrai acteur oublié.”
“Le retour du OG Villain ! Rajat Bedi n’a rien perdu de sa force.”
Le succès est inattendu mais mérité. Et cette fois, Rajat Bedi savoure le moment sans illusion ni amertume.
Une leçon de résilience
L’histoire de Rajat Bedi n’est pas celle d’un simple retour.
C’est une leçon sur la fragilité du succès et la force de la persévérance.
À Bollywood, les carrières se font et se défont en un film. Certains sombrent, d’autres renaissent. Lui, a tout connu : la lumière, l’ombre, la perte, la trahison, et enfin la reconnaissance.
“Je ne cherche plus à prouver quoi que ce soit. Je veux juste jouer, être vrai, et avancer.”
Aujourd’hui, Rajat Bedi prépare de nouveaux projets entre l’Inde et le Canada. Il parle d’écriture, de production et de donner leur chance à des talents oubliés, un clin d’œil à son propre parcours.